Hello 👋
Avant de commencer, j’aimerais tester une idée avec vous !
Je réfléchis à publier ici (entre 800 et 1000 lecteurs par édition) et sur mon profil LinkedIn (bientôt 10K abonnés) des offres d’emploi dans la finance/compta (stage, alternance, CDI…). Du coup, je vous ai fait un petit sondage pour mesurer l’intérêt de tout ça. ⬇️
Passons au sujet du jour !
Parfois, j’ai l’impression que le premier job d’un financier dans une entreprise est de justifier pourquoi il le fait ! 😅
Les entrepreneurs et la compta, ce n’est pas toujours une grande histoire d’amour. Mais des solutions existent pour venir réconcilier ces deux mondes.
Parmi celles-ci, Tiime ! 📊💳
Ce logiciel de gestion financière tout-en-un propose des solutions de facturation, pré-compta, gestion, compte bancaire, et s’adresse à la fois aux entreprises et aux experts-comptables.
Aujourd’hui, Tiime, c’est 200 salariés, 100 000 utilisateurs et 10 000 000€ d’ARR. Tout ça sans lever de fonds ! 🚀🚀
J’ai eu le plaisir d’échanger avec Maxime, un des co-fondateurs.
Au programme de cette interview :
L’histoire de Tiime 📊
La digitalisation dans l’expertise-comptable 💻
Les enjeux de la facture électronique 🧾
La folie des levées de fonds ces dernières années 💶
⏱️ Temps de lecture : 6 minutes
Salut Maxime, peux-tu commencer par nous dire ce que vous faites chez Tiime ?
L'idée de Tiime est de simplifier l'entrepreneuriat en partant du principe que la meilleure façon d'entreprendre est d'être accompagné par un expert-comptable lorsque l’on est en société.
Nous ne sommes pas du tout dans une logique qui consiste à dire que les experts doivent disparaître, mais plutôt dans une logique où ils doivent être augmentés.
Les outils de Time sont très simples côté entrepreneur, avec une conception mobile-first par exemple qui caractérise toute la simplicité de notre solution. En même temps, côté expert-comptable, on propose un outil très complet puisqu’il permet d’aller jusqu’à la liasse et de gagner beaucoup de temps.
Les deux outils communiquent parfaitement bien, et l'entrepreneur peut répondre à ses besoins primaires simplement : collecter ses achats, faire ses factures, suivre sa tréso, faire ses indemnités kilométriques, ses notes de frais et bénéficier d’un compte pro. Le tout dans un environnement unifié, fluide et simple. En parallèle, toutes ces données sont accessibles par le cabinet comptable via une interface dédiée permettant d’établir les différentes déclarations fiscales.
Vous proposez également un compte professionnel associé à une carte Mastercard?
Effectivement, nous nous appuyons sur l’architecture de BaaS (Banking as a Service) de Treezor pour cela. Aujourd'hui, nous avons plus de 10 000 sociétés qui l’utilisent, avec un NPS supérieur à 70.
Lorsque nous avons lancé ce projet, nous ignorions si nous serions plutôt un compte secondaire pour nos clients. Il s’avère que dans 90% des cas, notre compte est leur compte principal. En réalité, c’est assez logique puisqu’il s’agit d’un vrai compte avec un IBAN, une carte bancaire Mastercard, avec les garanties qui y sont associées.
Les cabinets qui ont embrassé le numérique il y a quelques années ont pris une longueur d'avance sur les autres.
On peut donc dire que vous êtes un outil tout-en-un avec à la fois un positionnement horizontal et beaucoup de fonctionnalités, mais également avec une ouverture forte aux autres solutions ?
À la base, la force de Tiime tient dans son horizontalité, avec une couverture fonctionnelle sans doute la plus vaste du marché. Récupération des relevés bancaires, GED, OCR, achats, paiements, facturation, note de frais, tableau de trésorerie, sans oublier toute la partie logiciel comptable avec Tiime Expert.
Mais d’un autre côté, nous ne sommes pas dogmatiques et ne voulons pas adopter une posture rigide. Nous voulons connecter des outils externes et ne pas être dans un environnement cloisonné. Si vous avez une autre banque, pas de soucis !
Nous ne sommes pas dans un système fermé, et la solution est nativement api-based. On fera toujours de place à des acteurs compatibles ou complémentaires. Tout comme, vous pouvez utiliser Google Maps ou Waze (qui appartient à Google) sur un iPhone, quand bien même Apple propose sa propre appli de plan.
Comment en êtes-vous venus à monter Tiime ?
Je suis tombé dans le secteur de la comptabilité vraiment par hasard. Je travaillais dans une agence digitale en 2008. J'ai rencontré des experts-comptables qui m'ont exposé les mutations du marché en termes de digitalisation. Ils avaient de leur côté développé un POC (Proof Of Concept) sous Access pour récupérer les relevés bancaires et échanger avec le client. C'était très efficace mais pas forcément esthétique, et on ne pouvait pas en faire une solution à grande échelle. Dans ce cadre-là, j'ai été chargé de porter le projet de refonte de cet outil, qui a finalement été l'un des ancêtres de Time, lancé en 2009.
À partir de 2015, le projet Tiime a vraiment pris son envol et est devenu un axe stratégique de développement. Tiime Software est né.
Il s’est donc passé 6 ans entre les débuts, en interne, et le véritable lancement de Tiime en 2015, du coup ?
C’est ça ! En 2015, nous avons décidé de lancer Tiime en tant que logiciel indépendant et de devenir une “vraie” entreprise de software. On a utilisé l’expérience accumulée pour nos propres besoins pour lancer l’entreprise. On savait déjà ce qu'il fallait faire, ce qui marchait ou ne marchait pas en termes de technologie et d'usage.
Dès le début, on était donc Product Market Fit. Tout ça nous a permis d'avoir un laboratoire de tests à grande échelle, les cabinets en ligne étant dans une logique de croissance et de volumétrie importante. Toute nouvelle fonctionnalité était immédiatement testée par des milliers de clients, ce qui nous a permis de faire des itérations rapides et précieuses.
On a connu une croissance rapide. On a maintenant 100 000 utilisateurs et nous sommes plus de 200, tout en ayant depuis le début été complètement autofinancé. Le focus est clairement porté sur le volet tech, avec plus de 50% des équipes qui ont un profil dev ou product.
Le domaine de l’expertise-comptable est en pleine transformation. En pleine digitalisation. Quelle est ta vision sur les évolutions dans le secteur ?
Je pense qu’on est encore au début de la transformation numérique. Les dernières années ont connu une certaine progression en termes de nombre d'acteurs et de qualité des solutions, mais si l'on regarde sur les 20 dernières années, il ne s'est pas passé tant de chose.
Ces dernières années on a vu une accélération notable de cette transformation, avec une émulation avec les nouveaux entrants qui rebattent les cartes.
Il y a plusieurs facteurs qui contribuent à cette accélération, et le point culminant de cette transformation sera la facture électronique. Le chamboulement va être cataclysmique. Nous en sommes actuellement aux prémisses de cette révolution, et les cabinets qui ont embrassé le numérique il y a quelques années ont pris une longueur d'avance sur les autres.
Tu penses que les experts-comptables qui ont déjà pris le virage ont un avantage ?
Je pense que les early-adopters qui ont fait leur chemin dans la pré-compta savent déjà produire autrement. Cela constitue un avantage concurrentiel. Leurs équipes ont développé d’autres qualités (soft-skill, data, business, spécialisation) qui seront indispensables demain avec la facture électronique.
À l'avenir, je suis convaincu que les clients choisiront leur cabinet en fonction des outils qui leur sont proposés. Ou inversement, ils choisiront un cabinet car ils voudront travailler une stack précise.
Concernant la facturation électronique justement, comment vous vous positionnez chez Tiime ?
Nous sommes candidats pour devenir PDP (Plateforme de Dématérialisation Partenaire).
C'est un vaste chantier, particulièrement structurant et cadré. L'État a mis la barre assez haute en termes de sécurité et d'infrastructure. Les candidatures commencent bientôt et, en septembre, nous saurons quels acteurs seront retenus.
C'est un sujet lourd techniquement, mais nous avons choisi de nous positionner en tant que PDP car nous pensons que nous sommes bien placés pour apporter de la valeur au marché. C'est un chantier qui touchera à la fois les experts-comptables et leurs clients, et cette dualité, nous l’adressons particulièrement bien. Les experts-comptables ont bien compris l'importance de ce sujet et cela fait partie des catalyseurs de leur réflexion sur le digital. C'est une bonne chose pour nous, car nous sommes en phase de marche avec une équipe qui travaille sur le sujet à temps plein.
Cela va changer énormément de choses sur le marché de la pré-compta. Le job des experts-comptables va pivoter et changer assez largement en termes de fonctionnement et de procédure.
L’écosystème tech en ce moment, c'est un peu compliqué. Les startups ont de plus en plus de difficultés à se financer. Qu’en penses-tu ?
Je ne vais pas dire que je suis ravi, car ce n'est pas le cas. Mais ça me fait sourire dans un sens. Depuis 2 ou 3 ans, on nous a constamment parlé des licornes, des centaures et des levées de fonds. Le sujet principal était la croissance, le chiffre d'affaires, et la rentabilité n'était jamais prioritaire.
De notre côté, nous sommes entièrement bootstrappés (auto-financés) et lorsqu'on voulait faire des relations publiques, on devait uniquement parler de levées de fonds.
Maintenant, on assiste à un retournement de marché violent. Les licornes annoncent des licenciements massifs de 20 à 30% de leurs effectifs, les valorisations stagnent voire régressent, et les salariés au milieu de tout ça vont devoir se reconstruire.
Nous rencontrons de nombreux salariés qui veulent d’ailleurs sortir de ce modèle. Qui aspirent à une croissance rentable et saine, qui n’ont pas envie de se retrouver à 5 sur un poste qui pourrait être couvert à 2, et qui n’ont pas envie de subir une pression forte des investisseurs. Le marché du recrutement était devenu délirant, c’est une très bonne chose qu’il se mette la tête à l’endroit.
Pour terminer, quels sont vos enjeux à venir en 2023 ?
Évidemment, il y a la facture électronique !
Il y a également toute la partie légale, juridique, qui nous intéresse. Il y a encore énormément de tâches qui sont faites de façon manuelle chez les expert-comptables, donc on bosse là-dessus pour enrichir l'offre de valeur.
Et puis, on a quand même un vrai enjeu autour du compte pro. C’est important dans notre objectif de croissance. La DSP2 ouvre des usages passionnants, autour de l’initiation de virements ou des paiements. Les expériences à développer sont passionnantes.
Un grand merci à Maxime ! Rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle interview. 🎙️