Salut tout le monde 👋
Portefeuille d’actions, SCPI, Private Equity… tous ces placements financiers peuvent à première vue sembler inaccessibles ou inutiles lorsqu’on n’a pas des centaines de millieurs d’euros sur sur son compte. Erreur ! ❌
Il n’est jamais trop tôt, et de nombreuses solutions voient régulièrement le jour pour vous permettre d’accéder au meilleur de la gestion de patrimoine facilement et rapidement.
Parmi celles-ci, Ramify ! J’ai eu le plaisir d’échanger avec Samy Ouardini, co-fondateur & CEO, qui nous délivre ses meilleurs conseils pour commencer à placer votre argent. 💸
Au programme de notre échange :
💸 Comment définir son profil de risque ?
🚀 Les avantages et inconvénients du non coté
❌ 5 erreurs à ne pas faire quand on veut investir
💶 Comprendre ses frais de gestion
⏱️ Temps de lecture : 7 minutes
Hello Samy, pourrais-tu commencer par te présenter et nous parler de Ramify ?
Salut Thomas ! Je m’appelle Samy Ouardini et je suis un des deux associés fondateurs de Ramify. Notre objectif est de déployer une nouvelle expérience d'investissement au plus grand nombre.
Mon associé Olivier, après ses études à Centrale, a poursuivi aux États-Unis où il a suivi des études poussées en ingénierie financière à Berkeley. Cela lui a permis ensuite de rejoindre Goldman Sachs où il a travaillé en tant que portfolio manager. Il y gérait principalement des clients institutionnels et des family-offices.
De mon côté, j'ai travaillé dans le conseil en stratégie chez Oliver Wyman. J'accompagnais surtout des gestionnaires d'actifs et des assureurs sur des projets de lancement d'offre ou de digitalisation. Cela m'a donné une bonne vision de ce monde et de cette industrie.
Olivier est un ami de longue date et nous avons donc décidé de nous associer. Lui sait gérer l'argent des gens, et moi je sais mettre en place des offres et les commercialiser. Nous nous sommes donc dit que nous avions la bonne équipe pour pouvoir avancer, et c'est comme ça que nous nous sommes lancés, en plein milieu de la pandémie de 2021.
À quelle problématique répondez-vous ?
Auparavant, le problème, c'était d’avoir accès à toutes sortes de produits d’investissement. À présent, c’est facile d'accéder à une grande variété de produits financiers en seulement quelques clics.
Mais malgré toutes ces avancées au cours des 10 dernières années, il y a une statistique qui n'a pas changé : entre 70 et 80% des Français ne se sentent pas à l'aise lorsqu'il s'agit de prendre des décisions financières.
Même si l'accès aux produits financiers a été digitalisé et démocratisé, la logique d'accompagnement, de conseil et d'éducation financière n'a pas été suffisamment développée. Les gens continuent de se tourner vers des conseillers physiques dès qu'ils ont des besoins un peu plus complexes que de simples achats d'actions sur une application de trading. C'est là que notre projet intervient. Notre mission est de fournir à un maximum de Français et d'Européens une expérience d'investissement de haute qualité.
Plus tu investis dans des classes d'actifs différentes, plus tu diversifies ton portefeuille, plus tu optimises ton rendement et réduit ton risque global.
Quelle est votre solution pour cela ?
Pour atteindre cet objectif, il y a deux éléments clés :
Le premier est de proposer une offre exhaustive de produits financiers adaptés aux besoins de chaque client, à un prix juste. Nous devons être capables de nous adapter à chaque client et de leur proposer une offre sur mesure, plutôt que de simplement leur vendre le produit que nous pensons être le meilleur.
Le deuxième élément est l'accompagnement. Il est facile de dire que nous accompagnons et conseillons nos clients, mais ce que nous faisons va au-delà. Nous avons une équipe de recherche en finance quantitative interne qui crée des portefeuilles d'investissement sur mesure pour nos clients, les surveille et effectue des bilans patrimoniaux détaillés.
En combinant ces deux éléments, nous proposons en réalité une offre de banque privée que nous essayons de démocratiser et de rendre accessible grâce à la technologie. Nous permettons à un plus grand nombre de personnes d'accéder à des services de qualité supérieure en matière d'investissement.
C’est donc de la banque privée, mais accessible ? Sur des volumes d'investissements plus faibles ?
Exactement !
Cela consiste à avoir accès au meilleur du private equity, à des solutions de financement, des produits financiers au juste prix, ainsi qu’à une analyse approfondie de son portefeuille. C'est vraiment tout ce que propose une banque privée à des gens qui vont avoir plus de 500 000€ à leur disposition. Nous, on le propose à un ticket minimum beaucoup plus faible.
Quels produits financiers proposez-vous ?
D’abord, nous proposons tous les produits traditionnels. Ce que j'appelle produits traditionnels, ce sont les investissements via l'assurance-vie, le PER, PEA, Livret…
Ensuite, nous proposons également de l'investissement en direct. Donc cela va être de l'investissement en SCPI en direct, de l'investissement en private equity en direct.
Nous avons aussi du Club Deal, où nous allons sélectionner certaines opérations immobilières ou de crowdlending que nous proposons à notre communauté.
Des solutions de financement type SCPI à crédit, crédit lombard, nantissement d’assurance-vie…
Et enfin, l'investissement crypto arrive bientôt. Nous sommes en phase d'obtention de l'agrément et donc nous pourrons également proposer en gestion pilotée des expositions crypto aux clients.
C’est très complet ! De mon côté, j’aimerais un conseil. Sur les plateformes d’investissement, on voit souvent “quel est votre profil de risque ?”. Mais je trouve toujours compliqué de définir réellement son appétence au risque. Pourrais-tu nous expliquer comment vous définissez un profil de risque ?
C'est une très bonne question ! Il y a 2 éléments à considérer en matière de risque. Nous utilisons donc une matrice qui comporte 2 axes :
Le premier est très personnel, c'est ta propre aversion au risque.
Le deuxième axe est basé sur 50 ans d'études en finance quantitative et statistiques sur le comportement des marchés et des investisseurs.
Depuis plusieurs années, avec l'essor de l'éducation financière, les gens pensent que le premier axe (l'aversion personnelle au risque) est très important, alors que nous estimons qu'il ne devrait pas l'être comparativement à la nature du projet d’investissement (horizon, produits…) et des objectifs de rendement. Ta tolérance personnelle au risque est un élément à prendre en compte et nous posons directement cette question au client. Mais ce n’est pas le plus important.
Quel est donc le rôle du 2ème axe dans la construction de son profil de risque ?
Ce qui est important ici, c’est l'horizon d'investissement et la cohérence de l'investissement avec ton patrimoine financier global.
Statistiquement, si tu investis sur 30 ans, tu peux prendre plus de risques même si tu es très averse au risque. Il est donc préférable de prendre des risques au départ et de passer ensuite à une stratégie de sécurisation progressive à partir de 10 % de ton horizon d'investissement restant.
En ce qui concerne la cohérence de ton portefeuille, si tu as déjà 90 % d'actions dans ton portefeuille, nous ne te proposerons pas d'ajouter du private equity. Nous disposons de règles statistiques qui nous permettent de déterminer le portefeuille idéal en fonction de ta situation, de ta tolérance au risque et de tes objectifs d'investissement.
En prenant en compte ces 3 éléments - la tolérance intrinsèque au risque, l'horizon d'investissement et la cohérence avec le patrimoine global - nous pouvons donner une réponse qui est statistiquement et scientifiquement robuste.
On voit de plus en plus d’intérêt pour investir dans des entreprises non cotées, dans des startups. Quels sont les avantages d'investir dans du non coté selon toi ?
Le marché des investissements non cotés présente des avantages et des inconvénients.
Si on prend une approche très mathématique et pragmatique, le marché du non coté, comparé à celui du coté, est moins liquide. Il implique alors un risque de liquidité plus élevé. L'objectif d'investir dans le non coté est donc de dégager une performance supérieure à celle du coté. Pour y parvenir, tu acceptes que l'argent soit bloqué pendant une certaine période, mais tu t'attends en contrepartie à un rendement plus important.
Il existe une grande différence entre les États-Unis et la France en ce qui concerne les investissements non cotés. Les familles riches et les gros patrimoines aux États-Unis ont l'habitude d'investir dans le non coté depuis des décennies, alors qu'en France, cela se développe seulement petit à petit. La logique est que plus tu investis dans des classes d'actifs différentes, plus tu diversifies ton portefeuille, plus tu optimises ton rendement et réduit ton risque global. C'est ce qu'on appelle la frontière efficiente, un concept très important en matière d'investissement.
Dans les jeunes fintechs, le sujet de la sécurisation des fonds revient souvent. Comment gérez-vous cela ?
La réponse est simple et directe : aucun euro d'un client n'est déposé sur un compte Ramify. Nous sommes un gestionnaire d'actifs et un conseiller. L'argent versé sur une assurance-vie Ramify est hébergé par des assureurs comme Apicil, Generali ou le Crédit Agricole.
Si Ramify venait à disparaître, l'argent serait toujours chez l'assureur, avec un risque de faillite très proche de zéro, surtout en Europe. Si l'on investit dans un fonds de private equity, l'argent est placé dans le fonds lui-même, avec un risque de perte en capital lié au fonds et non à Ramify.
Aurais-tu des conseils à donner pour une personne qui se lance dans l’investissement ? Des erreurs à éviter peut-être ?
Je vais te lister 5 erreurs que l’on voit souvent :
Investir trop tard. Plus on repousse, plus l'effet de capitalisation se perd.
Ne pas connaître et comprendre ses frais. Il faut vraiment challenger son conseiller, ne pas juste le croire sur parole.
Ne pas avoir d'objectifs d'investissements clairs. C'est souvent le cas quand on commence et qu'on se dit qu'on va faire du stock-picking sur une entreprise en particulier.
Faire confiance aux influenceurs boursiers qui poussent à faire du stock-picking.
Penser qu'il est inutile de payer des frais de gestion de 0,5 % car on peut tout faire soi-même.
Les gens se rendent compte par eux-mêmes que ce n'est pas si facile quand ils subissent leurs premières pertes. C'est pourquoi, lorsque l'on investit pour la sécurité de ses enfants ou pour sécuriser une résidence principale, on a tendance à demander conseil à un professionnel. Ce n'est pas de l'évangélisation, c'est simplement la réalité.
En général, lorsqu’on a plus de 35 ans, on a déjà fait ces erreurs et on se rend compte qu'on n'a pas le temps ou la passion nécessaire pour gérer soi-même ses investissements. Le conseil à retenir est donc de se poser les bonnes questions : est-ce que je suis prêt à y consacrer le temps nécessaire ou est-ce que je considère que c'est une chose que je dois déléguer ?
L'erreur à éviter est de se lancer dans l'investissement juste pour se prouver que l'on peut le faire, sans prendre en compte l'équation économique qui nous est favorable.
Justement, en parlant de frais, je trouve que ce n’est pas toujours clair. Tu aurais quelques conseils pour s’y retrouver ?
La première chose à faire est de bien comprendre que, lorsque vous êtes sur une plateforme qui propose tous types de produits financiers, les conseillers en investissement financier sont payés de la même manière, quelle que soit la nature du produit qu'ils vendent.
Par contre, si vous passez par votre banque, vous pouvez être incités à choisir les produits maison, car les banques ont souvent des actifs adossés à ces produits. Il est donc important de savoir à qui vous vous adressez et de poser les bonnes questions.
Si vous êtes chez un acteur non indépendant, comme une banque, vous devez vous attendre à une approche très commerciale orientée vers les fonds maison.
Si vous êtes chez un acteur indépendant, vous devez poser des questions sur les frais. Par exemple : “combien je vais payer si j’investis 1000 euros sur une période de 1 à 4 ans ?”. Si le conseiller n'est pas en mesure de vous donner cette information, cela peut poser un problème. À la fin de la journée, le client veut savoir combien il va payer.
Y a-t-il un tarif moyen à respecter entre les frais annuels et le volume d’argent placé ?
Cela dépend vraiment des différents types de placements. Les frais de gestion des ETF ne sont pas comparables à ceux des fonds de private equity, par exemple.
Il est important de comprendre le travail effectué par le gestionnaire et la valeur qu'il apporte. Il est donc recommandé de se concentrer sur le rendement net de frais. Si vous obtenez un rendement de 20 % par an et que vous payez des frais de 4 %, cela peut être acceptable. Il est donc essentiel de poser des questions et de demander une projection montrant les plus-values et les frais. Les humains sont câblés pour rechercher les bonnes affaires, mais il est important d'avoir des chiffres clairs en euros sur une feuille pour prendre une décision éclairée.
Merci Samy pour ces supers conseils ! Rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle interview. 🎙️