🎙️⭐️ Investir dans des biens de luxe
Avec Vincent Bourdel, CEO de Diversified.
Hello à tous 👋
Au début des années 2000, il était possible d’acquérir un modèle neuf de Rolex Datejust pour 1 400€ environ. Aujourd’hui, sur le marché de l’occasion, il n’est pas rare de la trouver autour des 5 000€. Une inflation de +250% ! 💶💶
Investir dans des biens de luxe peut être un super placement, mais ce n’est malheureusement pas accessible pour tout le monde !
Pour répondre à cette problématique, Vincent Bourdel et son associé ont lancé Diversified, une plateforme qui rend accessible l’investissement dans des biens d’exception. ⭐️⭐️⭐️
Au programme de notre échange :
Diversified et ses enjeux 🚀
Pourquoi investir dans des biens de luxe ? ⭐️
Lever des fonds auprès de BA 💶
⏱️ Temps de lecture : 6 minutes
Hello Vincent, peux-tu commencer par te présenter et nous parler de Diversified ?
Hello Thomas, ravi d'être là ! Je m'appelle Vincent Bourdel et je suis papa de trois enfants. J'ai fait des études de droit et une école de commerce à Lyon. Après mes études, j'ai lancé une entreprise mais je n'ai pas pu m'y consacrer pleinement, c’était un side business. Nous avons eu un certain succès mais nous avons finalement arrêté.
Ensuite, j'ai passé 12 ans à travailler pour des grandes entreprises. J'ai travaillé chez M6 Web, dans des cabinets de conseil, ou encore pour le service client de Total Énergie. J'ai occupé des postes de direction commerciale, direction financière et direction stratégique.
J'ai toujours ressenti un manque sur le plan entrepreneurial depuis ma première expérience. Et avec Tugdual de Kerviler, qui est mon associé et CTO, nous avons constaté plusieurs choses ensemble :
Le paradigme économique évolue très rapidement, avec une inflation qui explose et des solutions d'épargne traditionnelles qui deviennent obsolètes. Par exemple, le Livret A peine à suivre l'inflation et son taux est toujours à 3% alors que l'inflation est à 6%.
Les gens recherchent des alternatives. Il y a vraiment de nouvelles utilisations et une sorte de "gamification" de la finance. Les gens cherchent à se diversifier en choisissant différents actifs, toujours dans une optique de rentabilité, pour protéger leur pouvoir d'achat face à l'inflation.
C'est comme ça que nous avons lancé Diversified en août dernier. Nous avons réalisé une levée de fonds en décembre dernier de 500 K€ en Pré-Seed auprès de Business Angels. Le lead investor est MJKD, avec Julien et Kelly Dassault. Nous avons également des entrepreneurs chevronnés avec le fondateur de Sorare, celui de Luko, et l'un des fondateurs de 50 Partners.
Depuis janvier, nous sommes à fond sur le développement, la construction du produit, la conclusion de partenariats, et nous avons lancé notre application auprès du grand public le 22 mai dernier. Nous proposons actuellement trois catégories d'actifs sur notre site : le vin, les spiritueux et l'horlogerie.
Le marché de l'horlogerie est plus risqué que celui du vin ou du whisky, qui prennent de la valeur avec le temps. L'horlogerie est peut-être le secteur le plus volatil.
Comment fonctionne votre solution ?
Juridiquement, c'est la Propco, donc Diversified avec une SPV ad hoc, qui va gérer le bien.
En revanche, nous avons fait un choix assez fort, qui est d'émettre de véritables obligations. Nos clients reçoivent un titre obligataire qui est attaché au prix net de revente du bien à la fin de la période d'investissement. Donc, lorsque tu investis 10€ dans une Rolex Submariner, tu sais pour combien de temps tu t'engages. C’est précisé sur la fiche produit.
Dans le cas de la Submariner Gold par exemple, tu sais qu'au bout de 5 ans, le titre financier que tu possèdes te garantit que c'est bien toi qui recevras le produit de la vente.
Dans cet exemple la montre est stockée chez notre partenaire Crésus, qui se charge du stockage et de l’assurance.
Très clair ! Et à partir de quand peux-tu récupérer ton argent ?
Tout le monde récupère son argent au même moment. Lorsque nous parlons de la Rolex et que nous disons que la durée d'investissement est de 5 ans, cela veut dire que nous prévoyons de la revendre dans 5 ans. Ça signifie que dans 5 ans, 100% des propriétaires obligataires recevront le prix de la vente.
L'objectif de Diversified est de réellement démocratiser l'accès à la diversification. Il est essentiel de diversifier au maximum son épargne pour obtenir un équilibre optimal entre les bénéfices et les risques. Mais dans la vie réelle, il faut être extrêmement riche pour pouvoir investir à la fois dans le vin, les montres ou les voitures. Ça coûte une fortune, il faut les sourcer, les assurer, les stocker, les revendre.
Nous, notre ticket d'entrée est de 10€. Même avec une petite somme, tu peux déjà investir dans différents actifs. Diversified permet véritablement cela. C'est la promesse que nous tenons à nos clients.
Selon toi, quelle part doit prendre ce genre d’investissement alternatif dans un patrimoine ?
Nous éduquons réellement nos clients à ce niveau, et nous disons que nous nous situons sur les 5% de diversification de ton patrimoine. Nous n'avons pas vocation à remplacer un Livret A, tu vois. Nous sommes là pour la partie de ton patrimoine que tu es prêt à risquer. Il est important de comprendre que ton actif peut sous-performer, tu peux perdre de l'argent avec nous, c'est très clair.
Après, ça dépend également de ton patrimoine, de tes capacités financières. Si tu es Bernard Arnault, je pense que tu peux te permettre de prendre un peu plus de risques, peut-être plus de 5%. En revanche, si tes finances sont plus serrées, peut-être un peu moins. En moyenne, je dirais qu'il ne faut pas dépasser les 5%.
Et comment gagnez-vous de l’argent ?
Nous prélevons 5% au départ. Donc lorsque tu souhaites investir 100€ chez Diversified, tu n'investiras réellement que 95€. À chaque investissement, c'est le même pourcentage.
Ensuite, tu paies 1% de frais annuels. Nous ne gagnons pas d'argent sur cela, c'est un coût. Cela comprend le stockage et l'assurance des biens. Il faut tout de même le prévoir.
Il y a aussi un dernier élément, qui concerne les frais de sortie. Il peut y avoir des frais qui seront déduits du prix de revente en fonction des circuits de revente.
Mais la seule rémunération que nous touchons est de 5%.
Pour revenir aux actifs que vous proposez, comment allez-vous les sourcer et décidez de ceux à proposer ?
Nous avons des partenaires pour chaque vertical qui sourcent, stockent, assurent et revendent les produits à la fin de chaque investissement.
Par exemple, je vais voir notre partenaire Crésus, qui au passage est le numéro un de la montre d'occasion en France, et je lui explique mes besoins, la durée d’investissement, le montant. Et puis, de plus en plus, notre communauté nous fait part de ses préférences. Plus j'obtiens de retours de ma communauté, plus je peux cibler les types d'actifs qui se vendront rapidement, et cela profite à tout le monde.
Ensuite, je dresse une shortlist à notre partenaire en fonction de notre budget, et Crésus me propose les montres qui, selon eux, vont performer. Une fois que nous avons bien réfléchi à la question, nous sélectionnons une montre à commercialiser.
Vous proposez combien d’actifs à l’heure actuelle ?
Nous essayons d'avoir constamment un actif ouvert sur chaque verticale métier dont j'ai parlé précédemment : le vin, les spiritueux et les montres.
Demain, nous souhaitons ouvrir de nombreux autres marchés. Notre vocation est d'avoir de plus en plus d'actifs à proposer simultanément.
Nous réfléchissons par exemple à la commercialisation de forêts, en tout cas d'arbres, car ça offre des rendements très intéressants, au-delà des aspects économiques, fiscaux et écologiques. Nous réfléchissons à diversifier nos propositions avec d'autres actifs alternatifs.
Quels sont les durées de placement et les rendements que l’on peut espérer avec ce genre d’investissement ?
Les durées d’investissement varient entre 3 et 7 ans, en fonction des types d'activités.
Comme tu l'as mentionné, le choix de l'actif est important, tout comme la durée de conservation, qui dépend également de chaque secteur.
Quant aux rendements, nous les estimons sur la plateforme. Nous essayons de définir un taux de rentabilité cible en utilisant les informations du marché, les données des constructeurs ou des producteurs, et surtout les contributions de nos partenaires qui disposent d'une expertise importante sur ces actifs.
C'est un exercice complexe. Nous n'avons pas de boule de cristal, mais nous visons un rendement de plus de 10% par an. Sinon, il n'y aurait pas d'intérêt à investir chez nous et prendre ce niveau de risque. Il faut que la durée de l’investissement soit récompensée par un rendement suffisamment intéressant.
Imaginons que je suis novice et que je veux me lancer dans l’investissement de biens d’exception. Tu aurais un conseil à me donner ?
Alors ça dépend de ton appétence au risque, mais déjà, je mettrais un avertissement en disant d'investir seulement ce que tu es prêt à perdre.
Ensuite, ce que je peux dire, c'est qu'à mon avis, le marché de l'horlogerie est plus risqué que celui du vin ou du whisky, qui prennent de la valeur avec le temps. L'horlogerie est peut-être le secteur le plus volatil.
Tout à l’heure, tu disais avoir levé auprès de Business Angels. Peux-tu nous expliquer comment ça s’est passé ?
Nous avons été bien accompagnés ! Et puis je pense que nous avions, Tugdual et moi, des réseaux qui nous ont aidés. Ce que je peux également dire, c'est que lors de notre levée de fonds, nous avons fait un tiers/un tiers/un tiers : un tiers provenait de notre famille et des amis, un tiers des BA et un tiers de MJKD, c'est-à-dire Julien et Kelly Dassault. On a construit ça pas à pas pour avoir la légitimité d’aller voir les BA et le lead investor.
Cela s'est également fait grâce à un leveur que je peux citer, Balthazar de Menton, qui travaille chez Angel Square, et qui nous a mis en relation avec des BA.
Il faut avoir un deck parfait, une vision solide et une data room complète, surtout lorsque vous levez des fonds en BtoC avec le contexte actuel. Il faut réussir à présenter une vision cohérente.
Quelles sont les implications d’avoir des investisseurs dans votre quotidien ?
Nous avons de la chance car nos investisseurs nous font confiance. Nous ne sommes pas submergés de sujets, mais nous avons en effet des assemblées générales régulières en fonction du type de décisions que nous prenons.
Ensuite, nous avons régulièrement des comités stratégiques et nous nous réunissons avec nos investisseurs. Nous faisons ça pour faire un point sur les décisions stratégiques prises, les évolutions budgétaires et voir les chiffres du business. Il y a des échéances assez importantes que nous devons respecter.
Quels sont vos enjeux sur l’année qui arrive ?
Cette année, nous avons un véritable enjeu de traction. Nous devons montrer que notre produit fonctionne et que les gens veulent utiliser Diversified.
Nous avons également un deuxième enjeu, qui est de diversifier encore davantage nos propositions de placement. L'idée est d'ouvrir au moins un ou deux nouveaux secteurs en 2023, et nous avons une roadmap prévoyant l'ouverture de dix secteurs l'année prochaine. Nous avons donc des enjeux assez importants en termes de diversification.
Un grand merci à Vincent pour son temps ! Rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle interview. 🎙️