Salut tout le monde 👋
Je suis absolument ravi de vous présenter la 1ère interview de CEO dans cette newsletter ! 🥳
Pour ce lancement, j’ai le plaisir de recevoir François Menjaud, co-fondateur & CEO de Fygr, une solution de gestion de trésorerie pour les entreprises qui compte +1000 clients. La FinTech a récemment levé 2 millions d’euros et fait partie du FUTURE 40 de Station F.
Au programme de notre échange avec François :
Comment sensibiliser les dirigeants au cash management ? 📊
Fygr et ses enjeux 🚀
Les prévisions : app vs excel 🥊
L’écosystème des FinTechs 💻
C’est la 1ère édition, alors n’hésitez pas à me faire vos retours sur le format en commentaire, que j’ajuste pour les prochaines. 😊
⏱️ Temps de lecture : 5 minutes.
Hello François, merci beaucoup de m’accorder un peu de ton temps. Pour commencer, pourrais-tu nous dire comment tu en es venu à lancer Fygr ?
J'ai travaillé pendant quelques années chez HSBC, en M&A, donc je conseillais des grandes entreprises sur des opérations de fusion-acquisition. Mais l’idée de me lancer dans une aventure entrepreneuriale trottait dans un coin de ma tête depuis pas mal de temps.
À ce moment-là, je voyais ce qui était en train de se passer dans l’écosystème, notamment sur les sujets de FinTechs, avec les gros enjeux autour des notions d'Open Banking et de DSP2. Je voyais toutes les opportunités que ça ouvrait, et donc je me suis dit que c'était le moment pour lancer un service autour de ça, dans le but de rendre la gestion financière accessible à tous les dirigeants d’entreprises.
Du coup… Fygr ! Peux-tu expliquer ce que vous faites ?
Chez Fygr, on aide les dirigeants sur leurs problématiques de pilotage financier. Nous mettons entre les mains des dirigeants de petites boîtes un outil qui leur permet de faire de l'analyse financière de façon simplifiée. Exactement comme peuvent le faire les plus grosses entreprises, mais de manière adaptée à leur structure.
L’objectif est de permettre aux dirigeants d'avoir une vision à 360 degrés sur la situation financière de leur entreprise. C’est-à-dire de savoir où j'en suis aujourd'hui, comment j'en suis arrivé là, et surtout comment je vais pouvoir me projeter.
Un de nos gros enjeux en 2023 est d'aller interconnecter Fygr avec l'écosystème dans lequel on évolue.
Super intéressant ! En tant qu’ancien banquier, c’est une problématique qui me parle. J'avais énormément de difficultés à avoir des prévisions de mes clients et ce n’est pas toujours simple de sensibiliser les entrepreneurs là-dessus. Comment gérez-vous ça ?
Tu mets le doigt sur un truc qui est super important. Le cash, c'est le sujet de stress n°1 des dirigeants. Et pourtant, quand tu rentres dans le cœur du sujet, tu te rends compte que la plupart des dirigeants n'ont pas de reporting financier, et encore moins de prévisionnel.
Donc notre job, c'est d'aider les dirigeants à prendre conscience de ça.
“Est-ce que je suis capable de payer mes employés dans 1 mois, dans 3 mois ?”
“Est-ce que je peux lancer tel nouveau projet ?”
“J'ai envie d'embaucher parce qu'on est surmenés, peut-on se le permettre ?”
Les réponses à ces questions se trouvent en bonne partie dans la construction d'un prévisionnel de trésorerie qui est bien fait, de façon rigoureuse, intelligente, avec différents scénarios. Et une fois qu’on le fait, on arrive à montrer aux dirigeants la puissance du prévisionnel.
Pourrais-tu me citer quelques fonctionnalités que vous avez chez Fygr pour permettre à un entrepreneur de suivre son cash ?
En 3 points, je dirais que les principales fonctionnalités sont :
La synchronisation de la banque. C'est la base ! C'est ce qui permet à tout moment d'avoir une interface qui est à jour, qui permet de dire “Ok, aujourd'hui, tu en es là”, et de récupérer les données sur les derniers mois pour expliquer où tu en étais et comment les choses vont évoluer.
La deuxième brique, c’est la customisation d’un reporting de suivi de ta trésorerie qui est le reflet de la réalité opérationnelle de ton activité. Ça, c'est super important ! On accompagne beaucoup les dirigeants au quotidien là-dessus. On les aide à construire une grille de reporting dans Fygr qui correspond à leur quotidien opérationnel. Et généralement, c'est ce qui fait qu’ils adoptent la solution.
Enfin, on aide le dirigeant à construire un prévisionnel et itérer très facilement dessus. On met à disposition différentes méthodes qui permettent au dirigeant de se projeter sur sa trésorerie à court, moyen et long termes. Tout ça à l'aide de construction de formules de modélisation financière, la saisie d'objectifs, la projection des factures engagées, etc. Ça passe également par la scénarisation. C'est-à-dire comment je permets à un dirigeant de construire plusieurs scénarios, et voir dans chacun des cas où est-ce qu’il serait susceptible d'atterrir en termes de position de trésorerie sur les mois à venir.
Il y a encore beaucoup d'entrepreneurs, et même des CFO plutôt expérimentés, qui utilisent encore Excel pour la partie prévisionnelle. Avez-vous des enjeux à ce niveau ?
C’est un sujet super important pour nous : comment on se positionne par rapport à Excel ? Sur le cas spécifique du suivi de trésorerie et de la prévision, il y a énormément de choses que l’on peut apporter en plus.
Quand on parle de trésorerie, on parle de mouvements qui sont quotidiens. Il faut donc être en permanence à jour, ce qui n’est pas possible sur Excel. En effet, a minima, il faut resynchroniser manuellement tes mouvements bancaires à chaque fois que tu veux mettre à jour ton fichier.
On va également permettre de faire des prévisionnels qui sont automatisés. Notre outil permet de partir d’un prévisionnel de base, et de venir incrémenter par-dessus des hypothèses en quelques clics. Là où sur Excel, il faudrait tout refaire manuellement.
En fonction des industries, de la taille de l'entreprise, les reportings et prévisionnels peuvent être totalement différents. Vous avez une cible en particulier ?
Notre cœur de cible, ce sont les entreprises de 3 à 50 personnes. Ce sont des boîtes qui, en général, n’ont pas encore internalisé de fonctions financières et où la fonction finance est souvent assurée par les dirigeants eux-mêmes, qui ne sont pas toujours des financiers à la base.
On commence également à avoir des clients qui sont un peu plus gros, c'est-à-dire des sociétés de 80/150 personnes, qui font quelques millions voire quelques dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires. Dans ce cas, on s'adresse à l'équipe financière.
Justement, en parlant de positionnement de marché, où en êtes-vous à l'heure actuelle ?
On a actuellement 1 000 clients. On travaille aussi beaucoup avec les cabinets d'expertises comptables. On a une centaine de cabinets d'expertises comptables qui utilisent Fygr pour le positionner auprès de leurs clients.
Quels sont vos grands enjeux pour 2023 ?
Nous avons un gros enjeu d'aller interconnecter Fygr avec l'écosystème dans lequel on évolue. Le dirigeant ou l'expert-comptable qui utilise Fygr, il n'utilise pas uniquement Fygr. Il utilise aussi un logiciel de pré-comptabilité ou de gestion, un logiciel de facturation, éventuellement un logiciel de paie. L’enjeu pour nous est d'aller s'intégrer de la façon la plus forte possible et la plus intelligente possible avec ces logiciels-là.
J'ai l'impression que dans l’écosystème FinTech, on voit d’un côté des startups sur une problématique précise et d’un autre côté des plus grosses, qui commencent à toucher à tout. Quelle est ta vision là-dessus ?
Je pense qu’il y a deux grands types de positionnements sur le marché des FinTechs :
Des solutions, comme Fygr, qui se positionnent plutôt comme des Pure Player sur une verticale fonctionnelle en particulier. L'objectif, c'est d'être la référence sur cette verticale. Car si tu ne fais que ça, tu dois être le meilleur.
Il y en a d'autres qui, effectivement, ont des positionnements un peu plus horizontaux. Ils essaient d'agréger un maximum de fonctionnalités en essayant de se positionner comme l’interface de gestion tout-en-un pour le dirigeant.
Je ne pense pas qu’il y ait une approche qui soit meilleure que l'autre. Tout dépend du type de besoins que tu veux pouvoir adresser. Dans notre cas, il peut y avoir des utilisateurs qui ont des besoins un peu spécifiques sur de la prévision ou sur du reporting, très custom et qui ne pourront pas se contenter d'une solution tout-en-un.
De toute façon, à la fin, tout devra converger, notamment grâce aux interconnexions avec l'écosystème dont je parlais tout à l’heure.
Un dernier mot avec le contexte économique qui semble se compliquer en ce moment ?
On est, en ce moment, dans un contexte qui est super difficile en matière de gestion financière pour les dirigeants, car super incertain.
Je pense que les grands gagnants, quel que soit le secteur, seront les dirigeants qui auront gardé cette faculté à investir quand ils en ont la capacité, même en période incertaine.
Et ça, tu ne peux le faire que si tu as un minimum de vision sur ta gestion financière. On fait souvent la comparaison entre un pilote qui navigue à vue et un pilote qui navigue avec des indicateurs. Et c'est exactement ça, en fait. Tu ne peux pas choisir la direction dans laquelle tu dois emmener ta structure si tu n'as pas un minimum d'indicateurs qui te permettent de savoir où tu en es, où est-ce que tu en étais et quels sont les différents scénarios qui se présentent à toi à chaque instant.
Un grand merci à François ! Rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle interview. 👋