Hello 👋
Quand on est indépendant, la paperasse, c’est un enfer ! Facturation, déclarations URSSAF, TVA, impôts… Les sujets ne manquent pas. 🤯🤯
Heureusement, il existe des solutions pour automatiser tout ça et gagner un temps considérable tous les mois.
Parmi celles-ci… Abby ! 🤩
J’ai eu le plaisir d’échanger avec Benjamin, un des co-fondateurs de la fintech.
Au programme :
Les ambitions d’Abby 🚀
La facture électronique 🧾
La flambée des salaires dans la tech 🔥
⏱️ Temps de lecture : 5 minutes
Hello Benjamin, peux-tu commencer par nous raconter ton parcours et nous parler des débuts d’Abby ?
Donc moi j'ai 25 ans et je suis l'un des 4 co-fondateurs d'Abby. Nous nous sommes rencontrés il y a une dizaine d'années avec mes co-fondateurs et nous avons toujours travaillé à côté de nos études en tant que freelance. C'est pour cela que nous connaissons bien tout ce qui concerne l'URSSAF, ce qui se passe quand on se lance, ce que je dois déclarer à qui, quand, tout ça. C'est comme ça qu'on a eu l'idée d'Abby.
Nous avons commencé par faire de la prestation informatique dans la continuité de nos activités de freelance. Au bout de quelques mois, un de nos clients avec qui nous travaillions beaucoup a voulu nous racheter pour nous intégrer à un projet. Sauf qu'au bout de trois mois, ça s'est super mal passé. On n'en pouvait plus et on a décidé d’arrêter. On a donc lancé Abby.
Du coup, peux-tu expliquer ce que vous faites chez Abby ?
Notre objectif est de simplifier la gestion administrative des indépendants. Ça, c'est notre vision court-termiste.
La vision à plus long terme est de rendre l'indépendance accessible à tous et de couvrir le plus de pans possibles de ta vie d'indépendant. On a par exemple sorti le CE des indépendants pour ça. L'idée, c'est de venir rajouter au fur et à mesure des briques autour d'Abby pour que ta vie d'indépendant soit la plus couverte possible.
Pour le moment, nous nous adressons uniquement aux auto-entrepreneurs. L’objectif est d'aller vers des sociétés et, petit à petit, pouvoir faire de la pré-comptabilité, s'associer avec des experts-comptables, etc.
On aime bien l’expression de “one stop shop” du freelance. Certains logiciels sont directement des chars d'assaut. Mais un freelance, il est tout seul, il n’a peut-être pas besoin d'avoir un char d'assaut comme ça mais quelque chose d’assez simple. Au niveau de la gestion de projets par exemple, on se rapproche plus d’outils comme Notion qui sont beaucoup utilisés par les freelances et on va y intégrer de l’UX.
Vous proposez également des intégrations à votre outil ?
Notre objectif principal est de permettre au freelance de pouvoir interconnecter autant d'applications que possible avec Abby. Nous voulons devenir l'outil central, c'est-à-dire que vous puissiez enregistrer vos clients sur votre compte Google Contacts ou sur vos notes, et qu'il soit possible de les importer automatiquement en un clic sur Abby.
Notre position en tant que développeurs très axés sur la technologie nous amène à nous intéresser à toutes ces applications, que nous avons déjà utilisées nous-mêmes. Nous avons donc vraiment envie de les amener autant que possible dans notre communauté.
D’ailleurs, il y a des développeurs qui sont vraiment très proches de nous au sein de la communauté, sur notre Discord, et ils nous proposent de coder des intégrations qu'on pourrait venir plugger sur Abby. On souhaite vraiment développer l'aspect communautaire avec ces intégrations.
Super intéressant ! Et où en êtes-vous à l'heure actuelle en termes de chiffres ?
On a 45 000 inscrits sur la plateforme et nous sommes 11 dans la boîte. On prévoit de monter à 16 d'ici la fin d'année.
Tout ça semble aller vite ! Quelle a été la clé du succès ?
Au début, nous avons lancé notre produit en mode 100 % gratuit parce que nous avions des investisseurs américains qui nous ont encouragés à faire comme aux États-Unis. Nous avons déjà levé environ 600 000€ au total avec des business angels.
Notre premier gros investisseur nous a conseillé de prendre tout le marché et de trouver ensuite comment monétiser notre produit. Mais après un an, nous ne gagnions presque pas d'argent, nous n’avions pas de revenus récurrents du tout.
En juin 2022, nous avons pivoté complètement et avons commencé à proposer des abonnements, c'est à partir de là que nous avons vraiment commencé à bien performer et à avoir de plus en plus d'utilisateurs.
Et quels sont vos enjeux à venir sur 2023 ?
Nous avons pour enjeu de rendre la solution encore plus facile d'utilisation. En interne, nous aimons utiliser l'expression "Compta no Brain". C'est-à-dire donner la possibilité à tout le monde de faire de la comptabilité sans s'en rendre compte. Nous voulons faciliter encore plus l'utilisation du logiciel.
Nous avons également une application mobile en attente depuis quelque temps. Nous voulons créer une expérience de qualité similaire à celle du web. Nous prenons donc notre temps pour le faire, nous attendons de recruter des développeurs mais c’est prévu.
Et puis il y a aussi l'amélioration de ce qui existe déjà au niveau de la gestion.
La facture électronique également ?
Oui, on va pouvoir automatiser pas mal de choses au niveau des paiements, des factures fournisseurs. Des choses qu'on ne peut pas faire à l'heure actuelle. C'est vraiment ça l'enjeu de la facture électronique : créer des modèles qui sont compréhensibles par des ordinateurs. Les flux vont pouvoir être traités de manière automatique.
La facturation électronique arrive en 2024 pour la réception. 2026 pour l’émission en micro-entreprise. Ça serait bien de profiter de ces deux ans de battement pour s'habituer à faire des factures de manière électronique. Ça va permettre d’automatiser les flux de paiement, la réception, les relances. Ça, c'est vraiment top !
Un petit mot sur les difficultés dans la tech en ce moment ?
Il y a beaucoup de boîtes qui licencient en ce moment. Selon moi, le souci, c'est que les salaires sont complètement décorrélés du niveau des gens, tout simplement.
Je pense que les écoles privées ont cassé le marché de l'emploi à ce niveau. Quand tu arrives à l'école, la première chose qu'on te dit, c'est “fais la formation, tu seras payé 40K par an”. Pareil pour ceux qui te proposent des formations accélérées. On a déjà pris des développeurs qui en sortaient. Bah forcément, ils savent coder comme s'ils avaient fait un an de développement, c'est très limité.
Donc, je trouve que dans la tech, le salaire est quand même assez décorrélé par rapport aux compétences des gens. Et quand des grosses startups lâchent des salaires à 100K par an, c’est difficile de s’aligner derrière.
Comment arrivez-vous à recruter du coup par rapport à ça ?
Je pense que le fait d'être une jeune boîte leur permet de prendre une part importante dans l'aventure.
Et puis le fait de mettre la tech au centre du projet est important pour nous. Nous sommes partis de la tech et avons construit tout autour, nous avons vraiment envie d'avoir une boîte technologique forte.
C’est vrai que beaucoup de fondateurs de fintechs sont des anciens financiers. C'est intéressant d'avoir votre profil.
Oui, nous sommes partis dans un modèle un peu à la Stripe. En tant que développeur, c'est incroyable d'intégrer un outil comme Stripe parce que c'est un produit qui a été fait par des devs pour des devs. Même si on ne s’adresse pas à des développeurs, on a envie d'avoir cette même culture.
Un grand merci à Benjamin ! Dimanche prochain, on parle de SaaS, d’indicateurs financiers et de valo’ avec Martin Courau, co-fondateur de Fincome.🎙️